Noël en plein mois de juillet, c’est la réjouissance de cueillir ou plutôt de déterrer les patates. Comme quand, enfant, on déchire avec excitation le papier brillant et bariolé du cadeau sous les yeux attendris des adultes, qui connaissent le contenu du paquet.
Cueillir les patates, c’est comme de trouver de l’or, sans devoir trop chercher. En fait, on est sûr de son coup..mais il y a quand une espèce de suspense, un petit effet d’étonnement émerveillé à chaque tubercule qui surgit de la terre chaude. On a peur d’en laisser, on gratte, on fouille. Le mieux, je trouve, c’est de le faire à la main. Le matin, à la fraîche, la terre pas encore trop chaude, juste humide de la rosée de la nuit, j’aime retirer avec délicatesse ces nobles fruits, garants d’accompagner des festins simples et partagés.
Cueillir les patates, c’est être plein de reconnaisance pour un miracle qui ne laissera jamais de m’étonner: Déposer une pomme de terre au mois d’avril, en retirer 7 ou 8 au mois de juillet, dingue non ? Beaucoup plus performant que toutes les bourses du monde!!
Cueillir les patates, c’est se dire que sans Monsieur Parmentier, le monde serait plus triste et plus fade. C’est aussi se souvenir que la pomme de terre a sauvé la vie de bien des gens lors des grandes famines du 19e siècle (enfin si le doryphore n’y a pas fait sa pitance avant la récolte).
Cueillir les patates, les mettre à l’abri pour l’hiver c’est vivre le cycle saisonnier de nos ancêtres communs, les paysans.
Bref, vous l’avez compris, j’adore récolter les patates et les manger…avec un peu de beurre salé et un Brillat-Savarin… Et vous ?
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