Gilles Clément est né en 1943. Ingénieur horticole de formation, il est devenu architecte paysagiste, écrivain, et bien sûr, jardinier. Tout en enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage à Versailles, et à côté de son activité de créateur de parcs, jardins, espaces publics et privés, il poursuit des travaux théoriques et pratiques autour des concepts de jardin qu’il a développé. En faisant découvrir le jardin en mouvement, le jardin planétaire ou le tiers paysage, il a remis en question l’art des jardins à la fin du XXe siècle. La nature libérée, dans le fond,  le jardinier idéal de Gilles Clément est un jardinier… qui ne jardine pas! Un jardinier qui a confiance dans la diversité qu’elle soit biologique ou bien humaine.
Dans la Creuse, Gilles Clément a créé son jardin secret, la “Vallée”, perdue au milieu des bois. C’est là que les principales réalisations qui ont jalonné la création du paysagiste sont nées, comme le Domaine du Rayol dans le Var, le parc Henri Matisse à Lille ou le parc André Citroën à Paris (qui l’un de mes jardins préférés). En Suisse, il a aménagé l’espace le long du métro à Lausanne (entre Jordils et l’avenue de Cour) et le jardin du siège de l’UEFA à Nyon.

Dans plusieurs ouvrages, notamment “L’éloge des vagabondes” (2002), dans une position très à contre-courant, il prend la défense de ce qu’il appelle le brassage planétaire, contre ceux qui crient à l’envahissement de nos paysages par des plantes venues d’ailleurs (plantes pionnières). «Nous avons, nous humains, accéléré la dynamique de rencontres des espèces de plantes, qui existe sans nous par les vents, les courants marins, les oiseaux, etc. Ce qui ne peut de toute façon avoir lieu que dans un biome, c’est-à-dire un milieu compatible. Et il y a une réponse du milieu qui peut faire diminuer, régresser la plante exogène. Moi ça ne m’inquiète pas.» Et de rappeler que la vraie menace pour la biodiversité, c’est l’extension urbaine, et surtout la chimie, la pollution.
Un film à sortir bientôt (avril 2017) lui rend hommage: “Le jardin en mouvement”, d’Olivier Comte.